Alice, Marie MERPOEL (1926 – 2017 )

Que de chemins parcourus
Alice est la fille unique de Marie BOUGAULT, bretonne, et de Léon MERPOEL, flamand. Les deux familles ayant fui la misère après la première guerre mondiale.
Elle est née le 13 janvier 1926 à VILLEPINTE (93).
Alice parla peu de son Père. De sa Mère, elle dira qu’elle n’a pas toujours été très tendre et qu’elle faisait feu de tout bois †.Son enfance se passe essentiellement à la maison. Elle aide sa Mère dans  son  travail de  confection  de  vêtements à domicile, aux taches ménagères et au jardin. Elle n’a pas le droit de sortir pour  aller  jouer  avec  les  copines  de  classe.  Le  dimanche,  ses parents vont  jouer à la belotte dans  l’arrière salle du café de sa Tante Paternelle.
Alors,  dès  qu’elle  peut,  elle  dévore les  livres  empruntés àla bibliothèque de l’école. Résultat, elle est régulièrement la 1ère de la  classe,  et  chaque  année,  elle  ramène le  prix  d’honneur  ou d’excellence.
Elle obtient son Certificat d’Etudes Primaires en 1938, à 12 ans, avec la mention BIEN, et se classe la 1ère du Canton. La scolarité est  obligatoire  jusqu’à 14  ans.  Elle  passe à nouveau  son Certificat d’Etudes à 13 ans, sans briller.
En 1941, à 15 ans,  elle  choisit de travailler chez les autres. Employée de maison nourrie logée, elle quitte le domicile familial.
En 1942, à 16 ans, elle accompagne deux petits garçons juifs de 7 ans, de Paris aux Sables d’Olonne.
En 1950, elle  termine sa carrière  de  salariée,  comme première  vendeuse  dans  un magasin de papeteries et photos boulevard Magenta à Paris.
Le samedi soir, elle accompagne sa Mère et son Oncle René dans les bals et dancing de Paris. Au bal de l’Olympia, elle rencontre Pierre RENOUF, boulanger. Il travaille chez ses parents à Courbevoie. Pierre rêve … « d’avoir sa boulangerie » †. Il cherche une femme sérieuse et capable de l’aider à gérer son futur commerce.

Après leur mariage (13/07/1949), Pierre  et  Alice  habitent à Courbevoie,  dans  un  petit  studio  en  face  de  la  boulangerie des beaux-parents.  Puis,  ils prennent cette boulangerie en gérance. De temps à autre, ils vont au cinéma avec la sœur de Pierre, le beau-frère et les cousins de Pierre.
Le coût de la gérance  versée aux beaux-parents est très élevée, Ils décident d’acheter leur boulangerie.
En 1955, Pierre, Alice et Raymond, pâtissier et cousin de Pierre, s’associent et achètent une petite boulangerie à  Livry-Gargan, dans un quartier résidentiel, le jour de repos est le mercredi. C’est une petite affaire. Ils ne sont pas occupés à plein temps. Raymond aide Pierre, tient la  boutique quand Alice s’absente pour aller au marché ou chez le coiffeur ou……
En 1962, Pierre,  Alice et Raymond décident de se rapprocher de  leurs  familles. Ils achètent leur dernière boulangerie à Précy sur Oise. Le chiffre d’affaire ne cesse d’augmenter. La boutique est ouverte de 6H30 à 14H et de 15H30 à 20H30. Un seul jour de repos : le jeudi. Tous les 3 font  un  nombre  d’heures  de  travail  hebdomadaire  impressionnant :  Pierre  84H,  Raymond  96H,  Alice 96H. L’ouvrier boulanger fait 54H, la vendeuse, l’ouvrier et l’apprenti pâtissier font 48 H.
Pendant  la coupure,  Alice  prépare  ses  commandes,  s’occupe  de  son  intérieur,  va à ses  rendez-vous  (coiffeur,  médecins, dentistes…).
Le soir, Alice fait les comptes de la journée, paie les factures. Le 15 de  chaque  mois,  un acompte est  vers€   chaque  salarié€. En  fin  de mois, elle fait  les  feuilles  de  paies (au début hebdomadaires pour les ouvriers boulangers, une coutume !),  rembourse  les  emprunts,  prépare tous les documents pour le Comptable…..
Puis  ce  sera  les  travaux  de  rénovations et  de  modernisation  du fournil, du laboratoire, du magasin. Le jour de repos, le matin, Alice en profite pour faire les achats vestimentaires pour toute la famille.
Un jeudi sur trois, Pierre, Alice et Danièle déjeunent à Asnières sur Seine, chez sa ère, Marie. Tous les jeudis soir, ils dînent à  Viarmes chez ses beaux parents.
Les vacances d’été€ : 4 semaines, une année en Juillet, une année en Août, en alternance avec le collègue,  auxquelles s’ajoutera la cinquième semaine en février.
Dès 1964, elle commence les 3 semaines de cure annuelle, à Bagnoles de l’Orne en phlébologie pour ses varices.
En 1970, Alice est opérée d’une hystérectomie totale.
Depuis 1980/1981  Pierre  et Raymond peinent  à tenir leur poste. Malgré  l’embauche du pâtissier temps plein, et  les  heures  astronomiques de  l’ouvrier  boulanger,  la  boulangerie est vendue le 31 Juillet 1983 pour raison de santé€.
En  1985, Pierre  décède  en  mars  d’un  cancer  au  colon ; Raymond  décède  d’un  cancer  au  pancréas en novembre de la même année.
En 1990, Alice fait un angor (angine de poitrine). La perte de son audition, soignée avec le  médicament… trivastal prouve que le cerveau  n’a  pas été irrigu造 pendant  cet accident  cardiaque.  A partir  de  ce  moment,  les  symptômes d’une Maladie d’Alzheimer † commencent à apparaître doucement.
En  1995,  Alice  trouve  le  pavillon, situé  18 rue Louis Coeurderoy à Précy sur Oise (60), le  jardin,  et  les  tâches associatives trop lourdes. Elle décide de chercher un appartement à Nogent sur Oise pour s’y retirer 3 ans plus tard.
En 1998, elle emménage au 12 rue Ambroise Paré, à Nogent sur Oise.
En  2001,  à la  maladie  d’Alzheimer qui s’accentue, s’ajoute l’ostéoporose. Des  fractures spontanées  font leur apparition :  tête  de  l’humérus  gauche en  2002,  le  poignet  gauche en  2004.
En 2003, la maladie d’Alzheimer devient insoutenable pour Danièle qui lance un appel aux secours sur Internet. Une main se tend, c’est celle de Gisèle.
En 2007, après une fracture spontanée du col du fémur gauche, elle ne sent plus la force de rentrer chez elle, et souhaite entrer dans une maison de retraite. Danièle et Gisèle choisissent la Résidence Fontaine Médicis à Gouvieux. Les  pertes  de mémoire  ne  lui  permettent  plus  d’assumer  la  gestion administrative  et  financière  de  son  patrimoine.  Elle donne toutes les procurations  Danièle.
En 2010 et 2011, les fractures spontanées se multiplient : de nouveau le  poignet gauche, le col du fémur droit et le fémur droit. Immobilisée dans un fauteuil  roulant, elle  s’affaiblie  rapidement.
La  mauvaise  organisation de la résidence et l’absence de conscience professionnelle du personnel soignant  poussent Danièle  et  Gisèle à choisir  une  nouvelle  maison  de retraite la Résidence Les Cèdres à CROUY en THELLE.
Là, son état s’améliore, elle rejoue au Scrabble, refait des mots croisés, relit des revues et livres, participe activement aux sorties et animations…………..
En 2015, survient une double fracture, tibia péroné :la cheville droite. Suite aux deux opérations à un mois d’intervalle, son état devient semi végétatif.
En 2016, elle s’affaiblit au point d’être devenu complètement dépendante, et, entièrement assistée.
Le 15 février 2017,  tout s’accélère. De crises d’épilepsie, avec une évolution fulgurante font leur apparition.
Le 4 mars 2017, elle décède. La maladie a envahi tout le cerveau.
Le 5 mars 2017, le décès est constaté par un médecin.

Eloge funèbre de Danièle RENOUF à la cérémonie religieuse