Que de chemins parcourus
Alice est la fille unique de Marie BOUGAULT, bretonne, et de Léon MERPOEL, flamand. Les deux familles ayant fui la misère après la première guerre mondiale.
Elle est née le 13 janvier 1926 à VILLEPINTE (93).
Alice parla peu de son Père. De sa Mère, elle dira qu’elle n’a pas toujours été très tendre et qu’elle faisait feu de tout bois .Son enfance se passe essentiellement à la maison. Elle aide sa Mère dans son travail de confection de vêtements à domicile, aux taches ménagères et au jardin. Elle n’a pas le droit de sortir pour aller jouer avec les copines de classe. Le dimanche, ses parents vont jouer à la belotte dans l’arrière salle du café de sa Tante Paternelle.
Alors, dès qu’elle peut, elle dévore les livres empruntés àla bibliothèque de l’école. Résultat, elle est régulièrement la 1ère de la classe, et chaque année, elle ramène le prix d’honneur ou d’excellence.
Elle obtient son Certificat d’Etudes Primaires en 1938, à 12 ans, avec la mention BIEN, et se classe la 1ère du Canton. La scolarité est obligatoire jusqu’à 14 ans. Elle passe à nouveau son Certificat d’Etudes à 13 ans, sans briller.
En 1941, à 15 ans, elle choisit de travailler chez les autres. Employée de maison nourrie logée, elle quitte le domicile familial.
En 1942, à 16 ans, elle accompagne deux petits garçons juifs de 7 ans, de Paris aux Sables d’Olonne.
En 1950, elle termine sa carrière de salariée, comme première vendeuse dans un magasin de papeteries et photos boulevard Magenta à Paris.
Le samedi soir, elle accompagne sa Mère et son Oncle René dans les bals et dancing de Paris. Au bal de l’Olympia, elle rencontre Pierre RENOUF, boulanger. Il travaille chez ses parents à Courbevoie. Pierre rêve
« d’avoir sa boulangerie » . Il cherche une femme sérieuse et capable de l’aider à gérer son futur commerce.
Après leur mariage (13/07/1949), Pierre et Alice habitent à Courbevoie, dans un petit studio en face de la boulangerie des beaux-parents. Puis, ils prennent cette boulangerie en gérance. De temps à autre, ils vont au cinéma avec la sœur de Pierre, le beau-frère et les cousins de Pierre.
Le coût de la gérance versée aux beaux-parents est très élevée, Ils décident d’acheter leur boulangerie.
En 1955, Pierre, Alice et Raymond, pâtissier et cousin de Pierre, s’associent et achètent une petite boulangerie à Livry-Gargan, dans un quartier résidentiel, le jour de repos est le mercredi. C’est une petite affaire. Ils ne sont pas occupés à plein temps. Raymond aide Pierre, tient la boutique quand Alice s’absente pour aller au marché ou chez le coiffeur ou……
En 1962, Pierre, Alice et Raymond décident de se rapprocher de leurs familles. Ils achètent leur dernière boulangerie à Précy sur Oise. Le chiffre d’affaire ne cesse d’augmenter. La boutique est ouverte de 6H30 à 14H et de 15H30 à 20H30. Un seul jour de repos : le jeudi. Tous les 3 font un nombre d’heures de travail hebdomadaire impressionnant : Pierre 84H, Raymond 96H, Alice 96H. L’ouvrier boulanger fait 54H, la vendeuse, l’ouvrier et l’apprenti pâtissier font 48 H.
Pendant la coupure, Alice prépare ses commandes, s’occupe de son intérieur, va à ses rendez-vous (coiffeur, médecins, dentistes…).
Le soir, Alice fait les comptes de la journée, paie les factures. Le 15 de chaque mois, un acompte est vers chaque salarié. En fin de mois, elle fait les feuilles de paies (au début hebdomadaires pour les ouvriers boulangers, une coutume !), rembourse les emprunts, prépare tous les documents pour le Comptable…..
Puis ce sera les travaux de rénovations et de modernisation du fournil, du laboratoire, du magasin. Le jour de repos, le matin, Alice en profite pour faire les achats vestimentaires pour toute la famille.
Un jeudi sur trois, Pierre, Alice et Danièle déjeunent à Asnières sur Seine, chez sa ère, Marie. Tous les jeudis soir, ils dînent à Viarmes chez ses beaux parents.
Les vacances d’été : 4 semaines, une année en Juillet, une année en Août, en alternance avec le collègue, auxquelles s’ajoutera la cinquième semaine en février.
Dès 1964, elle commence les 3 semaines de cure annuelle, à Bagnoles de l’Orne en phlébologie pour ses varices.
En 1970, Alice est opérée d’une hystérectomie totale.
Depuis 1980/1981 Pierre et Raymond peinent à tenir leur poste. Malgré l’embauche du pâtissier temps plein, et les heures astronomiques de l’ouvrier boulanger, la boulangerie est vendue le 31 Juillet 1983 pour raison de santé.
En 1985, Pierre décède en mars d’un cancer au colon ; Raymond décède d’un cancer au pancréas en novembre de la même année.
En 1990, Alice fait un angor (angine de poitrine). La perte de son audition, soignée avec le médicament
trivastal prouve que le cerveau n’a pas été irrigué pendant cet accident cardiaque. A partir de ce moment, les symptômes d’une Maladie d’Alzheimer commencent à apparaître doucement.
En 1995, Alice trouve le pavillon, situé 18 rue Louis Coeurderoy à Précy sur Oise (60), le jardin, et les tâches associatives trop lourdes. Elle décide de chercher un appartement à Nogent sur Oise pour s’y retirer 3 ans plus tard.
En 1998, elle emménage au 12 rue Ambroise Paré, à Nogent sur Oise.
En 2001, à la maladie d’Alzheimer qui s’accentue, s’ajoute l’ostéoporose. Des fractures spontanées font leur apparition : tête de l’humérus gauche en 2002, le poignet gauche en 2004.
En 2003, la maladie d’Alzheimer devient insoutenable pour Danièle qui lance un appel aux secours sur Internet. Une main se tend, c’est celle de Gisèle.
En 2007, après une fracture spontanée du col du fémur gauche, elle ne sent plus la force de rentrer chez elle, et souhaite entrer dans une maison de retraite. Danièle et Gisèle choisissent la Résidence Fontaine Médicis à Gouvieux. Les pertes de mémoire ne lui permettent plus d’assumer la gestion administrative et financière de son patrimoine. Elle donne toutes les procurations Danièle.
En 2010 et 2011, les fractures spontanées se multiplient : de nouveau le poignet gauche, le col du fémur droit et le fémur droit. Immobilisée dans un fauteuil roulant, elle s’affaiblie rapidement.
La mauvaise organisation de la résidence et l’absence de conscience professionnelle du personnel soignant poussent Danièle et Gisèle à choisir une nouvelle maison de retraite la Résidence Les Cèdres à CROUY en THELLE.
Là, son état s’améliore, elle rejoue au Scrabble, refait des mots croisés, relit des revues et livres, participe activement aux sorties et animations…………..
En 2015, survient une double fracture, tibia péroné :la cheville droite. Suite aux deux opérations à un mois d’intervalle, son état devient semi végétatif.
En 2016, elle s’affaiblit au point d’être devenu complètement dépendante, et, entièrement assistée.
Le 15 février 2017, tout s’accélère. De crises d’épilepsie, avec une évolution fulgurante font leur apparition.
Le 4 mars 2017, elle décède. La maladie a envahi tout le cerveau.
Le 5 mars 2017, le décès est constaté par un médecin.